Le Gabon face au changement climatique
L’actualité mondiale traite du changement climatique et de ses nombreux effets dévastateurs sur notre environnement. Toutefois, qu’est-ce que le changement climatique et pourquoi ce phénomène est-il si redouté ?
On entend par changement climatique, un ensemble de variations des caractéristiques climatiques au cours du temps : refroidissement ou réchauffement. Ainsi, on constate que certaines pollutions, telles que la pollution de l’air causée par les activités humaines a entraîné un réchauffement global des températures. Ce réchauffement a pour effet de bouleverser notre environnement et les écosystèmes les plus fragiles : élévation du niveau des mers, accentuation des événements climatiques etc.
D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ce changement s’accompagnerait de phénomènes comme :
- d’une perturbation du cycle de l’eau,
- d’une augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles d’origine climatique (sécheresses, inondations, tempêtes, cyclones),
- d’une menace de disparition de certains espaces côtiers, en particulier les deltas, les mangroves, les récifs coralliens, etc.
- accélérerait la baisse de la biodiversité : disparition d’espèces animales ou végétales.
Face à ce phénomène de réchauffement global, le Gabon tout comme la communauté internationale a mis en place un Plan National Climat destiné à réduire les effets les plus néfastes induits par le changement climatique. L’objectif du Plan National Climat (PNC) consiste à « mettre en œuvre des actions de prévention de la vulnérabilité du territoire et de gestion des aléas climatiques. »
En pratique, le Plan National Climat va dresser un état des lieux du bilan carbone et de l’empreinte énergétique dans chaque secteur qui va servir à la mise en place de stratégies multisectorielles destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le Plan Climat met en avant deux programmes clés :
Le Plan de réduction du torchage
Les derniers inventaires de gaz à effet de serre indiquaient que le torchage (brulage du gaz) du gaz associé dans les champs pétroliers et la raffinerie représentait 71% des émissions au Gabon. Ce gaz naturel était, jusqu’à la fin de la décennie 2000, quasi systématiquement torché, puisqu’extrait dans le cadre du processus lié au pétrole, sans qu’un débouché commercial spécifique ne lui soit trouvé.
Afin de limiter les émissions issues du torchage de gaz associé, le Gabon a mis en place une opération de sensibilisation auprès des opérateurs pétroliers. Pour ce faire, des normes d’application volontaires tenant compte des bonnes pratiques de gestion de gaz associé en vigueur ont été signées par l’Etat et les opérateurs pétroliers. Grâce à ces efforts, le Gabon a réduit son volume initial de 1,6 Gm3 d’émissions de gaz en 2010 à 0,6 Gm3 en 2015 atteignant ainsi l’objectif fixé par le Global Gas Flaring Reduction (GGFR) d’une réduction de 60% de ces émissions.
Par ailleurs, les questions liées aux émissions de gaz à effet de serre sont systématiquement prises en compte dans les contrats pétroliers et intégrées au code des hydrocarbures. Enfin, pour réduire le gaspillage du gaz associé, il est prévu qu’une usine de condensation du gaz soit construite en ce sens, approvisionnant ainsi Libreville.
Le saviez-vous ?
Chaque année 400 millions de tonnes de CO2 partiraient dans l’atmosphère à cause du torchage, d’après la Banque mondiale. Ce volume équivaut à 1,12 % des émissions mondiales de CO2.
Cette énergie entraîne un gâchis d’énergie et de pollution inutiles. De plus, le torchage va à l’encontre de toutes les initiatives politiques, économiques et industrielles visant à lutter efficacement contre le réchauffement climatique et préserver les ressources en consommant intelligemment. Par ailleurs, le torchage est à l’origine d’une pollution lumineuse qui désoriente les insectes et oiseaux nocturnes. Le bruit lié aux opérations peut également perturber les écosystèmes avoisinants le site d’extraction de pétrole.
Le Plan de préservation du littoral
Le littoral gabonais représente un atout majeur du point de vue économique, social et écologique, du fait qu’il concentre plus de 70% de la population, l’essentiel du tissu économique, des infrastructures et autres investissements modernes, ainsi qu’une biodiversité abondante et riche. Toutefois, la côte gabonaise reste un espace extrêmement fragile, notamment dans les zones alentours des villes de Libreville, Port-Gentil, Cocobeach et Mayumba.
Il faut également noter l’augmentation du nombre (jusqu’à 3 de plus par an) et de la durée (jusqu’à 7 jours de plus par an) des tempêtes qui affectent le littoral. Ce dernier subit non seulement la pression démographique et certaines actions humaines à impact négatif, mais aussi les conséquences néfastes du dérèglement climatique comme l’élévation rapide du niveau de la mer et ses impacts induits par l’érosion.
La détérioration du littoral relève, en effet, aussi bien de pressions anthropiques locales que des conséquences du dérèglement climatique. On entend par pressions anthropiques locales, les activités économiques qui entraînent la destruction des mangroves ou la surexploitation des ressources halieutiques, ainsi que la pollution des eaux par des hydrocarbures et des déchets industriels et domestiques.
Par ailleurs, l’extraction de sable des littoraux peut aussi conduire à des déséquilibres au niveau des plages et entraîner l’érosion de la côte, d’où l’importance de modifier ces comportements et ces activités pour une gestion durable du littoral.